3 min

Et si vos problèmes étaient en réalité des solutions ?

Photo de Michelle Tresemer sur Unsplash
J’ai rencontré Sophie à ce sujet.
Elle se décrit comme une personne très active, toujours en mouvement.
Elle a remarqué chez elle un schéma qui se répète :
elle fait beaucoup de choses… mais repousse systématiquement certaines tâches, toujours les mêmes.
Pas par fainéantise ou par oubli.
Juste… elle ne les fait pas.
Et ce n’étaient pas des tâches futiles :
c’était justement celles qui comptaient vraiment pour elle.
Elle ressentait une forme d’entrain naturel pour les tâches secondaires : pas de frein, pas de doute, juste l’envie d’avancer.
Alors que ce qu’elle “devait” faire restait en suspens, dans un coin de sa tête, alourdissant une charge mentale déjà bien installée.
« C’est un problème », me dit-elle.
« Je ne fais pas ce que je devrais faire.»
Je lui ai demandé :
« Quelles seraient les conséquences pour vous si vous faisiez ces tâches prioritaires ? »
Ses réponses allaient dans le sens de ce qu’elle souhaitait :
  • avancer dans ses projets,
  • réussir,
  • réduire sa charge mentale.
Autrement dit : que du positif.
Je lui ai alors proposé un changement de perspective.
Et si ce comportement n’était pas un problème… mais une solution ?
Et si cette procrastination représentait pour elle le meilleur moyen d’éviter quelque chose d’inconfortable ?
« Imaginez que votre procrastination vous protège de quelque chose.
Que la retirer soit une mauvaise nouvelle.
Dans ce cas… quelle conséquence cela aurait pour vous ? »
C’est là qu’une prise de conscience s’est opérée.

En se connectant à son ressenti, Mélanie a reconnu une peur familière, longtemps enfouie : la peur d’échouer.

Faire ce qu’elle devait, c’était s’exposer.
Se confronter au jugement et à la possibilité de ne pas être à la hauteur.

Ne pas les faire… c’était, pour elle, une manière de se protéger…
même si cette protection avait un prix.
À partir de là, le travail s’est porté sur le « vrai » problème :
  • Sa relation à l’échec
Et non, sur le comportement visible en surface.
De nombreuses demandes d’accompagnement reposent sur ce schéma :
Ce que nous appelons « problème » est bien souvent une solution mise en place pour nous protéger.
Si nous la percevons comme un obstacle aujourd’hui, c’est parce que :
  • nous avons perdu de vue sa fonction d’origine
  • et que nous n’en percevons plus que les aspects négatifs, sans toujours entrevoir les bénéfices qu’elle continue à nous offrir.
Il est vrai que certains schémas sont plus faciles que d’autres à reconnaître comme des solutions protectrices.
Pour autant, tant que nous n’avons pas mis en lumière ce que cette stratégie cherche à nous éviter, elle continue d’agir en arrière-plan
et nous continuons à vivre les effets dont nous aimerions précisément nous libérer.
Changer de point de vue, c’est s’autoriser à aller chercher le vrai problème…
Pas celui de surface, mais celui qui ouvre la voie à une solution durable et à davantage de sérénité.
Et vous ?

Et si ce que vous vivez comme un obstacle
(manque de confiance, inaction, culpabilité, …)
était un mécanisme de protection, mis en place pour vous éviter quelque chose de plus profond.

Ca vous permet d’éviter quoi ?